vendredi 6 juillet 2007

Compte-rendu du Conseil de quartier de Bercy du 20 juin 2007

La totalité du Conseil a été consacrée aux études de l’aménagement de l’extrémité Sud-Est du quartier Bercy jusqu’à Charenton : le projet Bercy-Poniatowski-Charenton.
Ce projet est mené en concertation avec celui de Charenton qui aménage l’espace autour de Bercy 2.
Pour Paris, le réaménagement concerne l’espace délimité (grossièrement) par la rue de Charenton, le périphérique, les quais de Seine et la rue des terroirs de France.
L’objectif tel que présenté est le suivant : mettre fin à l’isolement du quartier Bercy, tirer profit du passage du tramway (prévu pour 2012), raccorder cet espace avec le quartier Vallée de Fécamp, établir un contact avec le bois de Vincennes.
Par la même occasion, le projet s’efforce de régler des problèmes de circulation (importants dans certaines parties de Bercy, voir infra) et transformer un espace de passage en lieu de vie.

Le projet est global, mais sa réalisation se déroulera plusieurs phases. Elle concerne un espace d’environ 50 ha (soit l’équivalent du quartier Bercy existant).

Les propriétaires des parcelles concernées par le projet sont : RFF, SNCF, SNEF et Ville de Paris. Pour les deux derniers, les mises à disposition ne semblent pas poser de problème. Pour les deux premiers, des discussions sont en cours (des points sont réglés, d’autres pas, les détails n’ont pas été fournis).

Problème préalable : régler la réorganisation de l’échangeur autoroutier de la porte de Bercy (qui fait 7 ha au sol). Un regroupement des voies de circulation et une emprise plus faible est prévue.

Comment relier Bercy à Poniatowski ? En allongeant les rues Baron-Le Roy vers Poniatowski, en ouvrant une voie Nord-Sud par le rallongement de la rue des Jardiniers et en passant au milieu de l’immeuble Lumière pour rejoindre Poniatowski. Au cœur, il est prévu une gare RER qui serait (en sous-sol évidemment) à proximité de l’arrêt Baron Le Roy du tramway.

Par ailleurs, à plus long terme, il est envisagé de regrouper les voies de circulation le long de la Seine (de Porte de Bercy à Gare de Lyon) pour permettre d’offrir une promenade qui peut être plantée ou non et valoriser les quais de Seine.
La liaison entre ce projet et la coulée verte à partir du square Charles-Péguy a été évoquée. Il s’agit bien évidemment de l’éternel débat sur la Petite ceinture. Les informations sur l’état d’avancement du projet ont été lapidaires. Le lien entre les objectifs de fret éventuels et la promenade a été évoqué en termes peu clairs. Il semble que les deux soient possibles concomitamment. Dans un second temps, l’idée semble être de se raccorder par-delà la Seine aux nouveaux espaces du 13e.

Sur cette nouvelle emprise, il est prévu un mélange de bureaux, logements (environ 4000), d’espaces de loisirs et équipements publics.


Une fois la présentation terminée, le public (plus d’une cinquantaine de personnes) est invité à faire des remarques.
Les prises de position sont plutôt critiques. Elles expriment un mécontentement devant l’absence de commerces de proximité dans le quartier, l’agacement devant les nuisances sonores, la pollution et les embouteillages permanents autour de la rue du Baron Le Roy, critiques de l’organisation du trafic (rue Kessel et pont de Tolbiac). Sujet particulièrement sensible : l’éventuel déplacement de la Foire du Trône sur un nouvel espace aménagé entre Poniatowski et le périphérique, à l’Ouest du cimetière de Valmy. Levée de boucliers dans l’assistance. Les membres du conseil rappellent qu’il s’agit d’une étude lancée par le conseil de Paris suite au vote d’un vœu. C’est une procédure normale, elle est en cours.
Sur la question du tissu commercial, unanimement considéré comme insuffisant, les membres du conseil rappellent que l’installation de commerces suppose d’atteindre un seuil critique d’environ 3 500 à 4 000 logements, ce que permettait le projet. Madame Blumenthal, maire du 12e arrondissement, intervient pour signaler que l’installation d’infrastructures, d’équipements publics associée à la construction de logements devait rendre attractif commercialement le quartier et permettre de résoudre les problèmes évoqués.

Dernier point abordé : la construction d’un centre de tri (il ne s’agit donc pas d’un incinérateur comme une partie de l’opposition l’affirme). Il serait localisé au sud de l’espace envisagé pour la Foire du Trône, au nord du prolongement de la rue du Baron Le Roy. Levée de boucliers dans le public. Intervention de M. Najdovski (délégué aux transports, à la circulation et aux stationnements) qui défend le projet. Il vante la nécessité d’un traitement particulier des déchets urbains, souligne que ce centre de tri ne provoque pas de dégagements toxiques ou désagréables (fumée, odeurs). Il souligne également que Paris doit prendre sa part dans le retraitement de ses propres déchets et cesser de déléguer cette mission aux communes de banlieue. L’assistance ne semble pas convaincue par l’argumentation de M. Najdovski.

D’une manière générale, ce projet d’aménagement suscite donc des réserves. Les riverains craignent qu’il ne permette pas de mettre fin à leurs problèmes actuels.

Etienne Boisserie – etienne@modem12.com

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